samedi 18 mars 2017

Prénoms Révolutionnaires !


Aujourd'hui mes recherches ont notamment portées sur :

Fraise François BIDEAUX... Un prénom original s'il en est, mais qui s'explique par la date de naissance de l'enfant : le 30 mai 1794 ou plutôt le 24 Floréal II puisqu’à cette époque le calendrier grégorien a laissé place pour quelques temps au calendrier révolutionnaire.

Ce nouveau calendrier, qui commence le 22 septembre 1792, est composé de 12 mois de 30 jours auxquels s'ajoutent 5 jours complémentaires (6 pour les années bissextiles).

Le poète Fabre d'Eglantine fut chargé de nommer les mois. Il leurs donna des noms inspirés des saisons et des travaux agricoles :
Vendémiaire (22 septembre - 21 octobre) – Période des vendanges
Brumaire (22 octobre - 20 novembre) – Période des brumes
Frimaire (21 novembre - 20 décembre) – Période des frimas
Nivôse (21 décembre - 19 janvier) – Période de la neige
Pluviôse (20 janvier - 18 février) – Période des pluies
Ventôse (19 février - 20 mars) – Période des vents
Germinal (21 mars - 19 avril) – Période de la germination
Floréal (20 avril - 19 mai) – Période de l'épanouissement des fleurs
Prairial (20 mai - 18 juin) – Période des récoltes des prairies
Messidor (19 juin - 18 juillet) – Période des moissons
Thermidor (19 juillet - 17 août) – Période des chaleurs
Fructidor (18 août - 16 septembre) – Période des fruits


On demanda au même auteur de trouver un nom à chaque jour (remplaçant ainsi les saints du calendrier grégorien) :






Fraise François BIDEAUX étant né le 24 Floreal, jour de la Fraise, c'est tout naturellement qu'on lui donna ce prénom !

Dans le même registre de naissances (celui de Saint Laurent en Caux – 76) on trouve également la naissance de Marie Elizabeth Oignon
BARQ qui, bien sûr, est née le jour de l'Oignon, le 3 Messidor.

Dans son étude des naissances de l'an II à Paray le Monial, un généalogiste bourguignon relève des prénoms comme Balsamine, Giroflé, Jonquille, Orange, Tubéreuse, Tulipe, pour les filles ou encore Romarin, Jasmin, Plantin, Sureau et même Chou-fleur pour les garçons ! (voir son site ici)

Le 11 germinal XI (1er avril 1803) une nouvelle loi vint freiner cet engouement en interdisant les prénoms inspirés du calendrier révolutionnaire ! Seuls sont désormais autorisés les prénoms contenus dans le calendrier grégorien (retour des noms des saints donc !) ou ceux des personnages historiques. Les noms antiques avaient, en effet, une grande popularité après la Révolution. A Saint Laurent en Caux c'est l'Empire Romain qui inspire : aucun César mais pas moins de 9 Pompée !

20 Ventose III    BAUCHE Louis Pompé
7 Ventose IV    BOUST Jean Pompée François Samson
2 Ventose V    ANDRIEU Pierre Pompée

16 Ventose V    HOUSSAIS Jean François Pompée
9 Floreal V    BOCQUET Michel Pompée
30 Nivose VI    LE CONTRE Charles Pompée 
22 Floreal VI    BOUST Jean Désiré Pompée
22 Floreal VI    MARCHAND Pierre François Pompée
25 Termidor IX    ASSE Jean Baptiste Pompée

La Révolution passée on oublia donc les prénoms de fruits, de légumes et de plantes... Pas tout a fait cependant comme en témoignent les nombreuses Clémentine ou les souvent très jeunes Prune, Cerise ou Vanille...

En 2014 des parents ont voulu ré-créer le prénom Fraise (article de l'express). Le Juge aux affaires familiales estima ce prénom contraire à l'intérêt de l'enfant !!

jeudi 9 mars 2017

Chronique du curé de Coudray (1785)


Sous l'Ancien Régime, les curés, chargés de rédiger les actes de baptêmes, mariages et sépultures, profitaient parfois de la dernière page du registre pour laisser quelques notes susceptibles elles aussi de traverser les époques.
 
Ces notes font souvent référence à des événements marquant pour la paroisse : intempéries, épidémies, faits divers...
 
En fin d'année 1785, le curé Halley, prêtre de Coudray dans l'Eure, nous transmet un résumé de la météo de l'année et de ses répercutions sur les récoltes et le prix des denrées.

Registre Paroissial de Coudray - 1785 - Archives Départementales de l'Eure


 
"L'hyver a été fort pluvieux et quantité de cidres 
ne sont point clarifiés, soit par rapport aux pluies 
de l'automne derniere et de l'hiver ; soit par rapport à 
La quantité de fruits ; soit enfin parce que L'on n'y 
avait point mis d'eau. Ils ont toujours été sans 
couleur et tres durs.
les pluies et les gelées ont retardé les mais. le temp est 
devenu beau, mais tres sec, ce qui en a empêché la pousse 
aussi bien que celle de l'herbe. La vie des animaux et 
devenue tres chere. le cent de gerbe de vesse a été vendu 
cent francs. Le Roi a donné la permission de mettre 
les bestiaux dans la forêt. le beure a valu à gournay 
quarante et cinquante sols La livre. il a diminué 
de prix, mais il a toujours été fort cher. La seicheresse a continué 
jusqu'en automne. Le cent de pois a valu depuis trois louis 
jusqu'à 80 livres.
La récolte du bled n'a pas été fort en gerbe, mais abondante en grain, 
trois gerbes au boisseau. il u a eu beaucoup de noir. Ce qui a fait tort. 
je L'ai degraissé en faisant jetter de l'argile pulvérisée sur la 
gerbe en le battant ; en le purgeant bien au crible à moulin ; 
et en y répandant ensuite de la terre d'ombe jeaune. Il y a eu 
une abondance de vin sans qualité. il n'y a eu ni pomme, ni poire 
nulle part. mon pressoir n'a point servi. halley curé du coudray."

Il est intéressant de noter que si le cidre tient une grande place dans le récit (tout le premier paragraphe et une partie du dernier) il est concurrencé par le vin : le raisin sera, en effet, cultivé dans l'ensemble des région française, y compris la Normandie, jusqu'à la crise du phylloxera dans la seconde moitié du XIXe siècle, époque a partir de laquelle la culture du raisin se réduira aux régions viticoles actuelles.

Le texte nous donne également une idée des cultures pratiquées dans cette paroisse. Outre les fruits auxquels il a déjà été fait allusion (raisins, pommes et poires) on commente également la culture du mais, des pois et du "bled" que l'on doit comprendre ici dans sont sens ancien qui englobe à la fois le blé, bien sûr, mais aussi l'orge, l'avoine, etc... 

Les mauvaises conditions climatiques entrainèrent également la raréfaction de l'herbe dans les pâtures. Sur le marché de Gournay en Bray le prix du lait, du beurre, de la crème et du fromage augmente considérablement. Or c'est en parti sur le marché de Gournay que s'approvisionnent les marchants de la capitale. Le Roi, soucieux des conditions de vie de ses paysans normands et du ravitaillement de ses "bons bourgeois de Paris" tente d’améliorer la situation en autorisant le bétail à paitre dans la Foret de Lyons qui à l'époque lui appartient en propre.

Cette chronique nous apprend également que le curé est un peu, si ce n'est cultivateur, du moins propriétaire terrien. Il nous livre d'ailleurs sa méthode pour tenter de sauver les blés abimés par le manque de pluie... Il possède par ailleurs son propre pressoir, qu'il regrette de ne pas pouvoir utiliser cette année !

mercredi 1 mars 2017

Recherches biographiques sur Pierre Alois NUYTTEN (1869-1935)


NUYTTEN Pierre Aloïs
N Beselare (Bel.) 06.06.1869
M Geluveld (Bel.) 15.04.1898
GRIMONPREZ Marie Stéphanie
+ Lesquin (59) 12.12.1935

Voila souvent en seulement 5 lignes les seules informations que nous avons sur nos ancêtres. Il est cependant dommage d’arrêter ses recherches à ce stade et de ne pas tenter de reconstituer, tout du moins partiellement, quelques éléments de leur vie.

Je vous propose de découvrir un bref résumé des informations que j'ai pu retrouver sur cet ancêtre.


Acte de Naissance de Pierre Alois NUTTEN à Beselare le 6 juin 1869 - Archives de la Province (Courtrai)
Acte de Naissance de Pierre Alois NUYTTEN à Beselare le 6 juin 1869 - Archives de la Province (Courtrai)

 





Pierre Alois Nuytten est né le 6 juin 1869 à 15 heures en la commune de Beselare dans la province de Flandre Occidentale, en Belgique. Depuis 1977, cette commune est rattachée à celle de Zonnebeke.







Léopold II, roi des Belges 1865-1909
Léopold II, roi des Belges 1865-1909


Le Royaume de Belgique vit alors les premières années du règne de Léopold II, couronné le 17 décembre 1865. C'est sous son règne que sont votées d'importantes lois sociales : suppression du livret ouvrier, droit de former des syndicats, âge d'admission des enfants dans les usines fixé à douze ans, interdiction du travail de nuit aux enfants de moins de seize ans et du travail souterrain pour les femmes de moins de vingt et un ans, réparations pour les accidents de travail, repos dominical...





A mi-chemin entre Ypres et Menin, sur la crête centrale de la Flandre occidentale, Beselare est à l'époque au cœur d'une région très boisée. Cette forêt se réduit cependant depuis le début de la révolution industrielle. La Première Guerre Mondiale lui portera le coup final. Le bourg est connu depuis des temps inoubliables comme le "village des sorcières". Des travaux de recherches ont fait apparaître qu'il y a eu autrefois un procès de sorcières. Si la superstition a tenu un rôle important dans l'ensemble de nos villages, les récits transmis oralement à Beselare ont étés notés et transcrits par des écrivains populaires tels que Lodewijk De Wolf, Edward Vermeulen et tout récemment Jozef Maes.

Beselare - Becelaere de leege plaatse
Vue de Beselare avant 1914




Scieur de Long - Zager
Scieur de Long - "Zager"
Au moment de la naissance de Pierre, son père Édouard, âgé de 33 ans, exerce la profession de "zager" autrement dit de scieur de long. Sa mère Marie Louise, âgée de 29 ans, est dentellière. Ils se sont mariés trois ans auparavant, le 23 novembre 1866 dans cette même commune, et ont déjà un fils Jules Henri né le 19 février 1868. Celui-ci malheureusement décédera le 10 janvier 1870 juste avant son deuxième anniversaire.



Puis de cette union naissent Emélie Marie le 1er juillet 1871, Léonie Sylvie le 13 février 1873, un enfant mort-né le 8 octobre 1874, Virginie Philomène le 1er septembre 1877, un nouvel enfant mort-né le 18 janvier 1880 et Marie Élodie le 22 octobre 1884.

Pierre n'a pas connu ses grands-parents, ils sont tous les quatre décédés avant le mariage de ses parents.

arbre généalogique de Pierre Alois NUYTTEN




Pierre fréquente l'école de son village, il est instruit, sa signature le montre : il sait lire et écrire. Par ailleurs il parle le flamand et le français (contrairement à son père qui ne parla jamais le Français).


Geluveld - Gheluvelt Algemeen Zicht
Vue de Geluveld avant 1914




Ses parents reprennent une ferme dans la commune voisine de Geluveld. C'est là que Pierre épouse le 15 avril 1898, Marie Stéphanie GRYMONPREZ, âgée de 25 ans. Son père Charles Louis est décédé en 1877 et depuis elle vit avec sa mère Amélie Sophie BECKAERT et ses frères, Camille et Cyrille, dans la ferme familiale.


Mariage de Pierre Nytten et Marie Grymonprez le 15.04.1898 à Geluveld
Mariage de Pierre Nytten et Marie Grymonprez le 15 avril 1898 à Geluveld


Un premier enfant, Marcel Joseph, né de cette union le 6 février 1899.

Le 15 mars 1899, Pierre perd sa mère, Marie Louise BLANCKAERT âgée de 60 ans. 

Dès l'année suivante de nouveaux enfants viennent agrandir la famille : Marie Louise née le 3 octobre 1900, Rémy Omer né le 13 avril 1902, Madeleine Alice Virginie née le 15 février 1904, Adrienne Germaine née le 31 janvier 1906, Rachel Julienne née le 06 janvier 1908 et enfin Camille Cyrille le 22 janvier 1910.

Pierre perd sa belle mère Amélie Sophie BECKAERT le 30.07.1910. Elle avait 79 ans.

Le 10 avril 1912 le couple donne naissance à Jeanne Marie. Cette naissance marque les dernières années dans la campagne belge. La grande Histoire va, en effet, se mélanger à l'histoire de la famille.

1914, la France accueille la Belgique
                       1914, la France accueille la Belgique                 
Après la déclaration de guerre de l'Allemagne à la France et au mépris de la neutralité belge, les premières patrouilles de reconnaissance allemandes apparaissent à partir de la fin du mois d’août 1914. Les troupes régulières arrivent en masse à partir du mois d'octobre. C’est le début de la première bataille d’Ypres qui se termine le 11 novembre 1914 près des Nonnebossen. Les troupes britanniques et françaises réussissent à empêcher l’avancée allemande vers Ypres et les troupes se livrent des combats acharnés sur la crête. Au printemps de l’année 1915, les Allemands lancent la deuxième bataille d’Ypres en utilisant cette fois une arme nouvelle: le gaz asphyxiant. Celui recevra le nom de gaz moutarde ou Yperite en souvenir du lieu de sa première utilisation.



La ligne du front s’établit ensuite vers Hooge. Beselare et Geluveld se trouvent dès lors en zone allemande et le resteront pendant plus de deux ans. Les Allemands construisent alors plusieurs lignes défensives et les hauteurs sont hérissées de nombreux bunkers en béton défendus par des mitrailleuses.

Face à la menace allemande, Pierre prend la décision de partir en exode, avec son épouse Marie, ses enfants Marcel, Marie, Rémy, Madeleine, Adrienne, Rachel, Camille et Jeanne ainsi que son père Édouard.

Avant de partir, sous un arbre dans la cour de la ferme, Pierre décide de d'enfouir une partie de ses économies.

La famille prend la route de la France. Le 5 mars 1916, Pierre et les siens arrivent à Killem. C'est là, le 21 juin 1916, le premier jour de l'été, à l'age de 47 et 43 ans que Pierre et Marie donnent naissance à leur dernière fille : Irma Anna. 






La famille NUYTTEN s'éloigne encore de la zone de front et se dirige vers la Normandie. Le 12 septembre 1917 ils
arrivent dans une ferme à Bacqueville dans l'Eure.












Controle des Etrangers - AD27 : 4M266

Controle des Etrangers - AD27 : 4M266
Contrôle des Étrangers de l'Arrondissement des Andelys, Liste de Bacqueville - AD27 : 4M266

















Cette photo prise à Bacqueville fin 1917 présente, en haut : Marie, Remy et Marcel ; et en bas : Pierre, Jeanne, Anna sur les genoux de Marie et Camille.











 
Madeleine, Adrienne et Rachel, absentes de la photo se trouvent alors à Veulettes (Seine Maritime) dans une colonie d'enfants Belges. 

Après la guerre, Pierre retourne à Geluveld. Il ne reconnait rien : son village et sa ferme sont un champs de ruine. Il ne retrouve pas même l’emplacement de son arbre...

Geluveld en ruine au lendemain de la guerre.

Geluveld en ruine au lendemain de la guerre.
Geluveld en ruine au lendemain de la guerre.


Il installe alors sa famille dans une ferme de la commune de Lesquin à côté de Lille. 

Lesquin rue du Moulin
Vue de Lesquin


En 1921, Pierre fait partie des premiers souscripteurs avec la somme de 100 francs pour le remplacement des cloches de l'église(1). Les anciennes ont été fondues en 1917 par les allemands. 

Jeanne fait sa première communion à Lesquin le 28 janvier 1922 (1).

Le 9 juin 1923, à la mairie de Sainghin en Mélantois, Pierre déclare le décès son père Édouard, âgé 88 ans, qui passa ses dernières années chez sa sœur Léonie.

Les 18 et 25 novembre 1923, Madeleine et Rachel Nuytten participent à une pièce de théâtre jouée au profit des œuvres paroissiales (1).

En 1924, il donne 1000 francs pour l'achat de la salle du patronage des garçons de Lesquin (1).


Cette photo de famille fut prise lors du mariage de Marcel en 1924. On y voit, au premier plan Anna, Pierre et Marie, assis, et Jeanne ; derrière eux, de gauche à droite : Madeleine, Camille, Marie, Marcel, Adrienne, Rémy et Rachel.

Deux ans plus tard, Pierre et Marie apparaissent sur le recensement de Lesquin avec huit de leurs enfants. Marcel qui a fondé un nouveau foyer n'y apparait plus.


Recensement de Population de Lesquin en 1926 (AD59)
Recensement de Population de Lesquin en 1926 (AD59)


Rachel Nuytten, en religion Soeur Jeanne Marguerite
Rachel Nuytten, en religion Soeur Jeanne Marguerite (1)





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Rachel souhaite devenir religieuse. Elle prend l'habit le 6 juin 1930. Pour lui offrir des conditions de vie plus favorables, Pierre lui donne une dot. Grâce à cela, Rachel aura pour mission de s'occuper des fleurs de la chapelle de son couvent. Pierre dira qu'une fille qui entre au couvent est un plus gros investissement que l'achat d'une ferme!





Le 10 novembre 1930 Camille Nuytten devient vice président du Comité de la Jeunesse Chrétienne de Lesquin que l'on vient de créer (1).

Les 8 et 15 février 1931 la troupe du patronage des filles de Lesquin reprit la tradition des séances récréatives. Parmi les actrices : Jeanne et Anna Nuytten. Elles se produisirent également en 1933 (1).

En 1935, après avoir marié et installé chacun de ses enfants, il ne reste plus à sa charge que sa dernière fille Anna. Pierre se sentant diminué par la maladie, avance le mariage de sa fille avec Désiré CHUFFART. Celui-ci a lieu le 28 mai 1935 à Lesquin. 

Entre 1925 et 1935, Pierre aura vu naitre 18 de ses petits enfants :
chez Marcel : Odette, Jeannette, Jean, Odon et Jacques
chez Marie : Pierre, Michel, Daniel, Jacques et Thérèse
chez Rémy : Roger et Michelle
chez Adrienne : Jean, Jeanne et Michel
chez Camille : Pierre
et chez Jeanne : Marcel et Jacqueline

le 12 décembre 1935 à 22 heures, Pierre décède en son domicile de Lesquin à l'age de 66 ans des suites de sa maladie.

Acte de décès de Pierre Nuytten le 12.12.1935 à Lesquin
Acte de décès de Pierre Nuytten le 12 décembre 1935 à Lesquin
 
Son memento indique : "Sa vie n'a été qu'un labeur constant [...] Aucune plainte ne tomba jamais de ses lèvres [...] Excellent père de famille, oublieux de lui même, il ne songeait qu'au bonheur des siens." Ses dernières pensées ont été : "Épouse bien-aimée, chers enfants, votre dévouement inlassable a consolé mes derniers moments que la souffrance aurait rendus si pénibles. Merci de vos soins, merci aussi à toi, chère enfant, consacrée à Dieu, tes prières et sacrifices m'ont fortifié dans la peine. Désormais priez pour moi et vivez de manière que nous puissions nous retrouver au Ciel".


mémento Pierre Nuytten
Mémento imprimé suite au décès de Pierre Nuytten

 
 
Sépulture de Pierre Nytten et Marie Grymonprez au Cimetiere de Lesquin
Sépulture de Pierre Nytten et Marie Grymonprez au Cimetiere de Lesquin
 
 
 
 
 
 
Pierre repose dans le cimetière de Lesquin.



















Notes :
1. Bernard Bonte, Histoire de Lesquin, 2012









Dossiers d'Enfants Assistés

Lors d'une récente recherche je me suis intéressé à Julienne DUBOIS, né le 4 avril 1877 de Celina DUBOIS, blanchisseuse à Rouen et de père inconnu. Lorsque Julienne se marie, 20 ans plus tard, sa mère n'est pas présente et son domicile est inconnu. On apprend par ailleurs que Julienne est placée sous tutelle du Juge de Paix de Rouen... Pas de père, mère absente, tutelle du Juge de Paix, autant d'indices qui m'incitent à rechercher Julienne dans les archives des Enfants Assistés. 

Une fois retrouvé, son dossier, assez épais, présente une multitude de documents et de renseignements ! Tout d'abord des documents sur les circonstance de son abandon (elle avait alors 6 jours). 

Viennent ensuite de très nombreux feuillets sur son enfance. Elle est a cette époque placée chez une nourrice "à la campagne". Elle y reçoit très régulièrement la visite d'un inspecteur de l'Assistance Publique qui rédige un rapport : est-elle en bonne santé, bien nourrie, propre et bien habillée, bien élevée ? va t elle à l'école ? a t elle un lit pour elle seule ?... Certains documents concerne sa vaccination, son certificat d'étude, sa première communion... On y trouve aussi plusieurs lettres de la nourrice qui se plaint de ne pas avoir reçu du percepteur la pension d'un trimestre échu (30 Frs) ! 


Passé l'âge de 12 ans une autre vie commence pour Julienne, elle est alors placée chez un "patron" conformément à un "contrat de louage" passé entre l'assistance publique et celui-ci. Elle est alors servante chez un garde chasse, près de Dieppe, puis dans les faubourgs de Rouen chez un receveur municipal, un commissaire de Police, un sous inspecteur des Douanes... Placée ensuite chez un épicier, l'administration s’aperçoit que l'épicerie fait également office de débit de boissons... Sitôt on envoie Julienne chez un autre patron : pas question de compromettre sa moralité ! 




Julienne se plaint de sa nouvelle patronne : elle a un mauvais comportement et ne cesse de lui rappeler ses origines de "fille de l'Assistance". Heureusement Julienne se mariera bientôt : elle quittera donc l'Assistance Publique et cette patronne peu aimable... 





Si vous souhaitez me confier la recherche d'un dossier d'Enfants Assistés : consulter la page Prestations et Tarifs.