lundi 13 janvier 2020

La Révolution des horloges

Lorsque l'on étudie l'histoire de ses ancêtres ayant vécu sous la Révolution, on se confronte vite au Calendrier Républicain.

Ainsi de 1792 à 1806 les années sont numérotées de I à XIV, les mois portent des noms inspirés des saisons et des travaux agricoles (Vendémiaire, Brumaire, Frimaire, Nivôse, Pluviôse, Ventôse, Germinal, Floréal, Prairial, Messidor, Thermidor et Fructidor) et chacun d'eux est divisé en trois "décadis" de 10 jours qui tous reçurent le nom d'un légume, d'un animal ou d'un outil agricole (raisin, safran, châtaigne, colchique, cheval, balsamine, carotte, amaranthe, panais, cuve....). Un ancien billet avait été consacré aux prénoms révolutionnaires issus de ce calendrier.

Mais si le décret du 24 novembre 1793 (ou 4 frimaire an II puisque c'est désormais ainsi qu'il faut le nommé) met en place ces nouveaux noms de jours et de mois, il crée aussi une nouvelle façon de compter les heures et les minutes !

L'article XI du décret précise en effet : "Le jour, de minuit à minuit, est divisé en dix parties ou heures, chaque partie en dix autres, ainsi de suite jusqu'à la plus petite portion commensurable de la durée. La centième partie de l'heure est appelée minute décimale ; la centième partie de la minute est appelée seconde décimale".

En clair : la journée est divisée en 10 heures, chaque heure est divisée en 100 minutes décimales qui elles mêmes sont divisées en 100 secondes décimales.

La journée commence à minuit (qui comme sous l'Ancien Régime se trouve au milieu de la nuit !), à 5 heures il est midi et à 10 heures il est de nouveau minuit : une autre journée commence.

Sur ce cadran d'horloge révolutionnaire décoré d'une allégorie de la républicaine, on voit bien la graduation des heures de 1 à 10 et celle des minutes de 1 à 100.
 
De nouvelles pendules, montres ou cadrans solaires furent créés. Beaucoup affichent une double graduation (un cercle, souvent à l’intérieur, gradué de 1 à 10 et un second, souvent à l’extérieur gradué de 1 à 24) permettant ainsi la coexistence des deux systèmes.
 
Ce cadran présente une double graduation : de 1 à 10 et de 1 à 100 pour les heures et les minutes du nouveau système et de 1 à 24 et de de 1 à 60 pour les heures et les minutes de l'ancien système. A noter que la petite aiguille pour satisfaire au nouveau système ne fait qu'un seul tour de cadran par jour, ce qui implique une numération de 1 à 24 et non plus de 1 à 12 pour les heures de l'ancien système.

Ce type d'horloge décimale est cependant extrêmement rare car l'expérience ne fut que de courte durée. Elle ne dura en effet qu'un an et demi sans que son utilisation ne réussisse à s'imposer.

1 commentaire:

  1. Très intéressant notamment par ces illustrations de pendules d'époques, car si je savais que la révolution avait fait cette tentative je n'avais jamais vu de telles pendules.

    J'imagine quel bouleversement ont dû vivre les gens de cette époque avec le passage au système métrique, au calendrier révolutionnaire, aux changements sociaux et légaux divers et j'en passe...

    Pour revenir sur l'heure révolutionnaire, voire au calendrier, autant le système métrique peut se justifier avec des réalités physiques, autant ces deux là étaient peu réalistes ou complexes :la terre est ronde et tourne sur son axe: 360° et 24h ou 60 mn sont facilement compatibles et divisibles... on comprend pourquoi ils n'ont pas tenu la distance

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